Comme si quelque chose d’eux, qui les dépasse, sait.

 

Comme si quelque chose d’eux, qui les dépasse, sait.

Tu as accepté. Tu avais le choix.
Tu as pris tout le paquetage et avec lui le passeport pour la vie.
Le pacte signé on t’a demandé de tout oublier. Sans l’oubli il te serait impossible de passer d’un monde à l’autre.
Ne pas craindre d’emprunter la porte étroite qui ouvre sur la lumière.

Tes intentions passées, tes actions, tes omissions, pèsent lourdement sur ton âme.
On t’a donné la possibilité de rachat, d’évolution, tout en allégeant ce que certains appellent le karma. De quoi te plains-tu ? et pourquoi ce regard tourné en dedans, cet air triste qui te donne si mauvaise mine ?

Qu’importe le nom donné à ces retrouvailles sans mémoire. Réincarnation, karma, sont des mots. Les hommes inventent des mots pour donner du sens à leurs actions, un semblant d’utilité à leurs agissements.
Les mots ils les brandissent comme des drapeaux, ils les défendent bec et ongles, mieux qu’ils le feraient pour leur nation.

Tout ceci n’est peut-être qu’illusion, pure invention humaine. Il faut bien calmer ses peurs.
Alors petit animal pourquoi pressentir ce grand chagrin.
Est-ce seulement de l’instinct ?

Mais jouons le jeu jusqu’au bout. De toutes façons sommes tous perdants à la fin de la partie. Aucun lot à gagner autre que la vie elle-même. Tu le tiens dans tes paumes tournées vers le ciel, le gros lot, sans le voir.
Ce qui est trop visible passe souvent inaperçu, lissé par l’habitude.

Seulement voilà ! En passant le miroir tu as triché, emportant avec toi un peu de son reflet.
Et maintenant ça te colle à l’âme. Ce que justement tu ne sais exprimer, mais que tu ressens, quelque chose qui plane au-dessus de toi ; un nuage noir qui porte tous les chagrins à venir et en son centre le plus grand des chagrins.

C’est comme inscrit dans ton ADN, dans toutes les cellules de ton corps.
Et cette prémonition c’est dans ton cœur que tu la reçois comme un coup de couteau scindant les parties.
L’esprit, c’est plus tard qu’il comprendra, qu’il intégrera que l’absence était déjà présente.