Le bleu
Qui se jette
Dans la nuit
Cet étrange
Silence
Précédant
Sa chute
Comme une stupeur
Comme une douceur
Dans l’inattendu.
Le bleu
Qui se jette
Dans la nuit
Cet étrange
Silence
Précédant
Sa chute
Comme une stupeur
Comme une douceur
Dans l’inattendu.
Mon Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer et la sagesse de distinguer les premières des secondes.
Marc Aurèle
Nous connaissons tous cette citation de Marc Aurèle, la comprenons et l’entendons. Pourquoi est-il si difficile de la mettre en pratique, sinon en devenant sage nous-même.
Que croyais-tu ? Y avais-tu même songé ?
Ils disent, là-haut, que tu ne reviens pas sans avoir accepté ce qui doit être.
C’est comme un pacte entre toi et le Très-haut, un accord si tu préfères.
Tu prends avec toi tout le paquetage, le meilleur et le pire. En fait, c’est un peu comme un mariage, sauf qu’il n’y a pas de divorce possible.
Seulement des départs.
Tu voudrais donner de la voix, te rebiffer, argumenter.
Mieux vaut t’abstenir, crois moi, et faire le dos rond.
Quand tu as tout perdu, tu peux encore perdre davantage, pas plus mais davantage.
Comprends la nuance.
Le malheur n’a jamais immunisé personne.
Naïveté que de penser que ce que tu as vécu de douloureux te donne droit, pour le restant de tes jours, à plus d’attentions, de douceurs.
Tu dis que tu ne demandes pas la lune ?
Une vie simple, tranquille, paisible.
C’est peut-être là ton Graal.
Une vie assez légère qu’elle ne pèserait pas sur tes ailes, ne les tirerait pas vers le bas ; les ailes sont faites pour que tu puisses prendre ton envol. Le ciel n’est jamais bas.
Sans rien occulter du passé, mets-toi dans la roue du présent tel le coureur cycliste avisé reste, pour épargner ses forces, dans la roue du vélo qui le devance. Le temps finira bien par t’aspirer et te donner l’élan nécessaire pour continuer ta route.
Pour celui qui est déjà ailleurs, il est moins difficile de ne pas se retourner.
Tu sais comment faire.
Nous serons toujours à la remorque de ce qui nous devance comme l’est ce point d’infini qui reste une interrogation.
Coup d’œil dans le rétroviseur…
Tu regardes attendrie l’enfant, puis la jeune fille que tu as été.
Pleine d’allant, de force vitale.
Tellement certaine de savoir ce qu’elle veut et ne veut pas.
Personne d’autre que toi n’est responsable de ce qu’elle est devenue.
» Je t’expliquerai la tristesse de l’eau. »
Paul Claudel
L’été
S’invitait…
La lumière
Passe tous les gués
Une hirondelle
Cisaillait
De ses ailes
Le silence
Ne plus penser…
Un absent
A déposé
Son
Omniprésence
À mes pieds
C’était une antienne
Qui perlait
Sa propre lumière.
L’extrême étirement de la nuit sur le jour
De qui naît-on vraiment si ce n’est de l’amour ?
La houle creuse un lit, l’étoile s’y endort
Dans la vague surgit un galop qui prend corps
On entend dans ses plis « Les Chants de Maldoror « .
J’épouserai l’absence et peindrai le silence
Déliterai mes bleus dans l’unique substance
Chaque jour à lui seul sera entière vie
Je ferai de l’enfer un nouveau paradis.
Nouvellement cueillie ma fleur aura l’ivresse
Et le frémissement des choses qui nous pressent.
Elle se réveille…
Quel est donc ce poète venu la visiter ? Le poème était beau, en alexandrins. Elle pensait s’en souvenir, n’a pas fait l’effort d’ouvrir les yeux, de sortir de la tiédeur du sommeil, d’allumer la petite lampe de chevet, pourtant cette pensée l’a effleurée…
Échange poétique avec Jean Mazille @JeanMazille sur Twitter faisant suite à mon petit texte.
JM
Ô les alexandrins ! Le lunaire poète
De songe s’est trompé dans un temps qui n’est plus
À tailler chaque vers dans le tissu voulu
Par Maître Mallarmé. C’était une autre fête !
JH
Hélas ! je vous l’accorde, il n’est plus méritoire
Au poète d’aimer rimer son désespoir
Versifier, Monsieur, n’est plus de notre époque
Et vous le dis bien haut entre nous je m’en moque.
JM
Dans un monde qui court vers la facilité,
Madame, connaît-on l’avis de la Beauté ?
Elle est propre à chacun et même en poésie
Où l’un préfère hier, l’autre la fantaisie.
JH
De son temps nous dit-on il faut se satisfaire
Mais préfère au texto le genre épistolaire
La prose a détrôné le Dieu Alexandrin
Le diable est un malin, il se frotte les mains.
JM
Le bel Alexandrin dans son bien joli cadre
D’une Muse classique est heureux à ses pieds,
Tandis qu’à la folie, jusqu’aux bords du papier,
La Prose Poétique y fleurit ses escadres.
JH
Comme vous y allez avec force et superbe
Avec fleur au fusil et d’une plume acerbe
Un vent de poésie souffle sur mon matin
Et je vous remercie pour ces jolis quatrains.
Entre flux et reflux ma pensée vagabonde
C’est dans l’inachevé que le mystère abonde
Rien ne sera atteint dans cet irrésolu
Et la flèche lancée n’atteindra pas son but.
Sortis de la spirale où nous tient le désir
Nous renaîtrons sereins sans fatigue à venir
Nous foulerons le jour oubliant le combat
Nos aubes seront claires et vides sous nos pas.
C’est alors que viendra pour éloigner l’hiver
Une douce Élégie nous murmurer ses vers.
Seulement s’il le veut m’a répondu le ciel
Le choix doit être libre il n’est de bon conseil
Qu’à celui qui est prêt à tendre son oreille
Notre rôle n’est pas de répondre à tes souhaits
Mais d’être à tes côtés pour te faire évoluer
Si nous sommes avec toi tu portes tes valises
Les contours restent flous aux âmes indécises
L’amour n’a d’autre loi que d’en avoir aucune
Les assauts de la mer, le calme des lagunes
Quand tu offres ton cœur n’attends pas qu’il revienne
Car il perdrait sa joie à trop la vouloir tienne.
Ton corps d’argile
Son feuilleté de lune
Sa soif de désert
Ton âme sage
Du seul contentement
D’être en vie
Qui autre que ton ombre
Pour en deviner
Les tourments.