Aimer l’absent…

 

mer 14 02 2016 003

Aimer l’absent

C’est s’affranchir du temps

C’est chevaucher le vent

C’est se perdre dans:

 

L’invisible

L’intangible

L’éthéré

L’infime

Le subtil

Le délié

L’immense

L’impalpable

L’insaisissable

L’inaltérable

L’inouï.

 

 

Aimer l’absent

C’est embrasser le manque:

 

Ses nuits fauves aux soleils d’ébène

Ses étoiles changées en papillons

Ses jours d’été aux pluies d’airain

Et sa lumière sans la saison.

 

 

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C’est ta voix revenue…

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C’est ta voix revenue au détour d’un voyage

Dans ce pays perdu vierge de nos silences

Étranger à nos pas sans ombre et sans visage

Où le temps suspendu embrasse un ciel immense.

 

C’est ta voix revenue me dire  » l’âme existe »

L’outre-tombe n’est pas ce caveau sans l’azur

Quand le miroir cassé seul le reflet persiste

Il n’y a d’horizon qu’au regard qui rassure.

 

 

Il n’y a pas de roses qui soient sans épines…

« Le bonheur naît du malheur, le malheur est caché au sein du bonheur » Lao-Tseu

 « Le bonheur et le malheur ne signifient que bonne ou mauvaise heure. » Antoine de Rivarol

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Serait-il possible de disposer d’un capital bonheur comme d’un capital soleil ?

Depuis quelques temps les revendications arrivaient de plus en plus nombreuses au bureau des pleurs.

Les humains avaient-ils épuisé leur capacité à prendre du recul face aux événements extérieurs et personnels ? Leur soif de bonheur ne semblait plus étanchée par les plaisirs simples. Il fallait toujours plus et mieux. A croire que le bonheur ne saurait être que relatif à celui des autres. On épiait son voisin: sa voiture, sa femme, sa situation (là, j’ouvre une parenthèse, ceci pouvant être mis dans un ordre différent). Les aiguilles de la boussole bon sens s’affolaient dangereusement. Jusque dans les radios on entendait: « Il est où le bonheur, il est où ? « .

Personne ne semblait plus se poser la question de savoir si le bonheur n’était pas juste une absence de malheur…

Il fallait que cela cesse !

Le grand horloger décida de remettre les pendules à l’heure.

Dorénavant, chaque être humain aura à la naissance un même capital « bonheur et malheur », d’abord par rapport à son semblable, mais aussi en équilibre dans sa propre vie. Ce sera à lui d’en gérer le stock, de faire les bons choix dans la distribution, là, résidera son libre arbitre.

Ainsi là-haut on n’entendra plus : La vie est injuste ! Certains ont vraiment plus lourd à porter que d’autres ! Mais que fait-il là haut ! Et si en plus il n’y a personne… Le ciel sera moins chargé de cumulus à revendications car maintenant c’est l’humain qui fait…

Il y aura bien des cigales et des fourmis, mais au final tout le monde devrait y trouver son compte.

Certains écouleront joies et plaisirs dans les premières années de la vie, rejetant l’avenir, se plaçant dans l’espérance d’un miracle de dernière minute. Ceux-là n’auront que leurs yeux pour pleurer.

D’autres, plus fourmis, seront précautionneux.

Isis était de cette dernière catégorie.

Dans sa sagesse, Isis se dit qu’il y avait de nombreux avantages à écouler le plus de malheurs possibles dans ces années où elle serait en pleine possession de ses forces physiques et intellectuelles.

Comme de se dire quand un malheur arriverait : un de moins. Ainsi, elle ne se lamentait pas sur sa malchance, consciente qu’elle verrait plus vite le bout du tunnel. Plutôt que de se focaliser sur son chagrin, elle anticipait l’avenir qui serait oh combien ! beau et lumineux.

Imaginez… une vieillesse sans maladies, avec toutes ses facultés et la possibilité de faire, enfin, tout ce dont on a rêvé. Un ciel toujours bleu, sans nuages.

Elle se voyait déjà voyager, apprendre la musique, écrire peut-être… tomber amoureuse, certainement. Bon, d’accord, sur le dernier point, il lui faudra trouver une personne qui en soit au même stade, ayant épuisé tous ses malheurs, mais l’amour n’a jamais été chose simple.

Isis tenait donc sa comptabilité avec le plus grand sérieux, tout à son désir d’écouler le plus de malheurs possibles et cela rapidement. Les années passaient et la balance penchait de plus en plus. Isis admirait son stock de bonheurs à venir. Elle était à présent bien loin de l’équilibre du début de la vie où les deux plateaux se trouvaient être sur le même niveau.

Pourtant très sage, Isis commençait à s’ennuyer, elle avait peu d’amis, les gens la fuyaient comme la peste, tout à leurs désirs de joies et de plaisirs immédiats. Le malheur n’est pourtant pas contagieux.

L’autre souci, auquel Isis n’avait pas pensé, c’est que le temps écoulé en malheurs serait à l’identique avec celui du bonheur. C’est ainsi qu’elle pouvait calculer presque au mois près le temps lui restant à vivre. A partir de ce moment, Isis se mit à économiser… quelques malheurs…

 

 

 

Je voudrais que ces mots…

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Je voudrais que ces mots

Avant de s’agencer

S’envolent au plus haut

Coiffés de liberté

Tout chapeautés des rires…

Premiers du jeune enfant

Que les hommes et le temps

N’auraient su affaiblir.

 

Je voudrais que ces mots

D’un ciel silencieux

Vierge du battement

De l’aile de l’oiseau

Et du souffle du vent

Avant de s’embrasser

En respirent le bleu.

 

Je voudrais que ces mots

Dans un chant sidéral

Fossile et primordial

Impriment au bain la trace

Remplissent tout l’espace

S’habillent en majuscules

Pour jamais minuscule

Ne se signe l’amour.

 

Je voudrais que ces mots

Touchés d’éternité

Pénètrent la clarté

L’âme du nouveau-né

Cet éternel retour

Que les astres colorent

De nouvelles aurores

Traversées par l’amour

Puis se posent sur vous

Comme une pluie d’étoiles.

Tombé du nid

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L’oiseau tombé du nid reposait sur la branche

Du vieux pommier la vie prenait là sa revanche

Il paraissait dormir de ce sommeil d’enfant

Loin du sens de la vie et des rigueurs du temps.

 

Je me suis approchée de la petite bête

Son aile recouvrait partiellement sa tête

Dessous l’épais duvet où palpitait son cœur

Je croyais deviner des soubresauts de peur.

 

La faim le réveilla il se mit à piailler

Et son chant pour se faire était triste à pleurer

Ses petits cris perçants qui fendaient l’air du soir

Ignoraient que le ciel se ferme au désespoir.

 

Il appelait sa mère au secours et sa faim

À présent telle une ombre emplissait le jardin

Que savait l’oisillon en ce moment précis

De mon cœur de ma peine à le savoir ainsi…

 

La sagesse de L’Ange.

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Seulement s’il le veut m’a répondu le ciel

Le choix doit être libre il n’est de bon conseil

Qu’à celui qui est prêt à tendre son oreille

Notre rôle n’est pas de répondre à tes souhaits

Mais d’être à tes côtés pour te faire évoluer

Si nous sommes avec toi tu portes tes valises

Les contours restent flous aux âmes indécises

L’amour n’a d’autre loi que d’en avoir aucune

Les assauts de la mer, le calme des lagunes

Quand tu offres ton cœur n’attends pas qu’il revienne

Car tu perdrais ta joie en lui volant la sienne.

 

J’aurais pu…

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J’aurais pu vous aimer promenades en forêts

Vos grands pins, vos cours d’eau, vos feuillus, vos fourrés

J’aurais pu apprécier vos arbres centenaires

Vos cèpes après la pluie tout chapeautés de terre.

 

J’aurais pu imprégner mon cœur et puis mes sens

Plonger sans retenue dans toutes les essences

Ces odeurs exhalées, différentes, selon…

L’heure de la balade ou le temps, la saison.

 

J’aurais pu à l’avance en ramassant les mûres

Me délecter, penser au goût des confitures

Quand nos vélos suivaient la route des abeilles

Ces chemins ombragés, mouchetés de soleil.

 

Ils sont si naturels ces instants de la vie

Difficile d’accepter qu’un jour ils soient ravis

Tout ce qui nous entoure a le goût de l’absence

D’hier et d’aujourd’hui… je fais la différence.

 

 

La vie…un scénario

fleurs coquelicots 11 06 2013 001

 

En été, chaude saison

Des senteurs hors la maison

Fleurs exhalent leurs parfums

Rechercher l’ombre au jardin.

 

Puis rentrer dans la fraîcheur

Découvrir d’autres odeurs

Papilles se ravigotent

Quel est ce plat qui mijote?

 

Le repos après labeur

Des enfants qui rient, qui pleurent

Des journées simples et pleines

S’endormir…calme, sereine.

 

C’est la vie que j’apprécie…

Quand tout est bien accompli

Mais pourquoi, je ne sens rien

Et que tout me semble vain ?

 

Dans ce film pas du tout drôle

Suis doublure de mon rôle

Toi, tenant la caméra

Nous voilà au cinéma.

 

Quand le film sera fini

Tu reviendras à la vie

La vie est un scénario

Avec son baisser d’rideau.