Liberté chérie
combien tu prends tout ton sens
si on te limite

La guerre, je ne l’ai pas connue autrement que par les récits de nos aînés.
J’ai pu saisir, dans leurs propos, la gravité qui s’imposait dans le pays par la mobilisation générale. Ce que la population a pu vivre à cette époque : la peur des bombardements, les queues devant les boulangeries, les tickets de rationnement, le couvre-feu. Des bribes de conversations me parvenaient, et ces témoignages avaient la gravité que porte loin la mémoire de celui, celle, dont le vécu a connu la peur.
Dans mon souvenir de petite fille, il y avait cet obus qui avait traversé l’unique chambre de l’appartement et qui avait failli tuer mon père ; la fuite avec la charrette vers un endroit plus calme, moins atteint par les bombes ; l’hébergement provisoire et de fortune avant le retour anxieux dans son chez soi.
Les fleurs qui s’éveillent au printemps captent en priorité l’eau et la lumière.
Heureusement, les enfants aussi…
Je ne sais pas ce que les enfants d’aujourd’hui retiendront de cette drôle de guerre, car ce virus inconnu jusqu’à maintenant en est bien le précurseur.
Experts en virologie, chercheurs, professeurs de médecine, politiques, traquent l’ennemi dans toutes ses particularités et facettes : prélèvement, isolement, mais aussi recherche d’un vaccin ou de médicaments antiviraux ; ils doivent s’adapter au jour le jour. Il n’y a rien de plus masqué, de plus fuyant qu’un virus…
On isole, on inspecte, on convient de stades pour contenir l’ennemi… un, deux, trois, mais pas soleil au bout du compte. On ferme les écoles, les commerces, les musées…
Mondialisation, capitalisme financier, les marchés s’affolent…
Les médecins manquent de masques ( pourtant les premiers concernés, exposés), les personnes fragiles ou malades aussi. Pénurie ? Manque de vigilance, d’organisation ? Le gel hydroalcoolique manque également. Les mesures préventives son essentielles : le lavage de mains, les distances à respecter, la civilité, mais cela n’empêche pas les supporteurs, les footeux, de se regrouper à l’extérieur d’un stade.
Il y a bien l’expérience de la Chine, puis celle de l’Italie…
La maladie rend humble. La peur de la mort aussi. L’avenir nous dira nos erreurs, nos manquements. Mais pour l’heure, nous sommes en plein dedans.
Les enfants d’aujourd’hui seront demain les témoins de cette drôle de guerre.