Faire de sa vie une prémonition

Quand les moments sont trop extraordinaires pour être vécus, ils s’invitent dans une autre dimension.

Sans autre refuge
que ce petit coin de l’âme
qui n’est pas blessé

Un destin qui se précipite vers son futur. Perturbe le réel.
Une illusion ?
Ou un de ces tours friand à la mémoire qui sur le présent geffe un instant perçu comme déjà vécu ou reconnu.

Un arrêt sur image ; le temps ne s’écoule plus, il fusionne au néant, replié sur lui-même.

Prémonition.

À rêver sa vie l’esprit finit par remplir toutes les cavités de sa ruche d’un miel doré, sirupeux et sucré.

Les plus beaux souvenirs sont ceux que la réalité n’a pas encore déflorés.





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Haïkus

Apprends à danser
ne laisse pas à la vie
le choix de tes pas

Recherche la source
la soif ne peut s’effacer
par une autre soif

Car un même souffle
peut éteindre la bougie
attiser le feu

La plus jolie vague
au flux et reflux des jours
toujours plus de bleu

La dernière marche
celle qui semble si haute
qu’elle touche au ciel

Haïkus sur le fil…

L’amour en morceaux
reste là blessure intime
au tremblé de l’Être

Désenchantement
il faut réamorcer
le printemps de l’âme

Ne la cherchez pas
vous ne feriez que vous perdre
sa fugue est mortelle

À la douleur vive
le corps se tend tel un arc
quand l’esprit se terre

Le dernier poème
celui qui était de trop
retour au néant

L’amour ce clair-obscur

Il éclaire le cœur obscurcit l’intellect
L’amour ce clair-obscur enflamme les affects
Et si l’esprit tressaille autant que le cœur bat
Ne seront que meilleurs les amoureux ébats.

Sans autre alternative autre que la passion
Cette brûlure au corps ce creuset à frissons
Sans vision d’avenir sans sève nourricière
La fleur périt au cœur l’amour se désespère.

Anima animus sans être convaincus
Le jeu des projections reste un malentendu.











Haïkus

Accoster sur l’île
cachée de votre regard
noyé d’océan

Ma dernière joie
Contient tout mon à venir
serré en ses bras

Par la non-présence
l’éternité révélée
tombeau et berceau

Plus aucune trace
à vivre avec l’invisible
le réel s’efface

Ne perds pas des yeux
sur la carte de ton ciel
la lointaine étoile



Tout compte fait je crois que j’étais faite pour le bonheur.

Tout compte fait je crois que j’étais faite pour le bonheur.

« Une fois sorti de l’enfance, il faut très longtemps souffrir pour y rentrer, comme tout au bout de la nuit on trouve une autre aurore… « 

Georges Bernanos

Si je m’accroche à mon rêve c’est qu’il contient et véhicule plus que sa propre lumière, mais celle de toutes les aurores et crépuscules non vécus.

La peur de vivre ne protège pas de celle de mourir ni de toutes les autres peurs : Il y a celles qui implosent tels de petits cratères sous pression en sous- sol ; celles-là gardent longtemps leurs stigmates, même quand on les croit loin derrière, il reste toujours quelques scories sous écoulement de lave. Puis Il y a celles, les plus nombreuses, qui se disloquent en traversant notre ciel sans toutefois venir toucher le sol, comètes d’un jour.

L’important n’est-il pas de garder cette vie dans la vie jusqu’au bout du bout, omnisciente dans son imperfection.
Et se dire qu’il n’est jamais trop tard pour regarder du côté où le soleil se lève.
Que la vie est entière, féconde, unique et indivisible, du début à la fin. C’est notre regard qui en devançant la chute la provoque, qui morcelant la vie la divise, pour finalement la couper de sa propre réalité, celle d’Être.

Que les peurs ne viennent pas s’ajouter aux regrets, les regrets aux remords, les remords aux rancunes.

Tout compte fait je crois que j’étais faite pour le bonheur.