Pluie d’Amour.

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Le temps comme une pluie s’écoule tout de gris

En m’éloignant de vous me ramène vers lui

Les plaisirs ne sont plus à l’ordre de mes jours

Et mes rêves sont seuls à me parler d’amour.

 

Aussi même le jour en recherche de nuit

Fuyant le gai soleil j’aveugle mon esprit

Il faut jeter un sort sur les temps à venir

Pour garder les trésors chers à nos souvenirs.

 

Si de franchir le seuil il n’est pas parvenu

De cet amour, le deuil, ne sera pas vécu

La chambre des regrets restera entrouverte

Pour du cœur les secrets à l’esprit n’avoir perte.

 

Je ne sais plus très bien quand vous êtes venu

Vous blottir en mon sein tel un enfant perdu

Comme à la mort l’amour au temps singe l’effet

De pouvoir peser lourd bien qu’étant effacé.

*

 

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Et toujours ce silence, voile d’infini, qui danse, qui danse…

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Écrire sur le silence c’est lui donner une résonnance.

Ne vaudrait-il pas mieux arrêter là, laisser la page blanche l’investir par la non parole ; écrire sur le silence ne risque t-il pas de l’affaiblir et d’ailleurs de quel droit tenter une intrusion dans ce à quoi rien ne nous avait préparé et dont nous ignorons la genèse contrairement à la parole.

Aussi pour avoir la faveur du silence il faut d’abord apprendre à se taire, à écouter son chant.

Le bon silence est celui qui donne du poids, du sens, de la valeur aux mots, il harmonise la phrase musicale, prolonge la musique au-delà de la musique. C’est lui qui révèle, par opposition, les sons de la nature qu’il véhicule, magnifiant le bruissement du feuillage au vent, réveillant le murmure du ruisseau à notre approche, se laissant percuter par le chant de l’oiseau. Car le silence chante, mais pas à tout le monde et jamais de façon identique. Ami du poète, du rêveur, du musicien.

On peut toujours attendre du silence qu’il vienne à nous, qu’il nous habite faute que nous l’investissions, pourtant il faut le mériter, l’espérer, voire l’engendrer, puis le laisser nous surprendre comme nous le serions d’une grâce. Il faut laisser au silence son statut de promesses.

Le silence n’est pas seulement absence de langage, puisqu’il peut dire beaucoup plus que les mots.

Il n’est pas un fourre-tout, pas plus qu’un réservoir d’oubli, d’ennui, de solitude ou de mort.

Tel l’amour, il ne s’altère de son partage.

Le silence n’est jamais total, rempli du brouhaha primordial de l’univers, de ses vibrations et fréquences, il partage avec ce dernier son premier cri.

Si pour bien l’entendre il faut savoir écouter, faisons taire notre bourdonnement intérieur pour lui laisser de l’espace. Et si l’écriture peut parler du silence, il est plus difficile de le laisser nous parler dans ses pauses comme sait le faire, parfois, la poésie.

Les arbres soupirent

J’entends les feuilles tomber

Ce sont vos silences.

 

Paroles enlisées

Dans un désert de silence

Aux portes du temps.

 

Un frémissement

Sur la vague du silence

La pensée se meut.

 

Frisson de parole

Au paravent du silence

Se mettre à l’abri.

Le temps m’a dit : Attends !

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Le temps m’a dit attends! je te fais la promesse

Je vais te soutenir, diluer dans l’avenir

Tes tourments, tes tempêtes, je calmerai l’ivresse

Des sursauts de ton cœur. Je te ferai vieillir

Avec au coin des lèvres à nouveau le sourire.

 

Le temps m’a dit attends! Ici et maintenant

Demande au temps du temps pour pouvoir raison faire.

Ton rythme n’est plus mien et tout mon savoir faire

Sans trahir ton passé, sans oubli du présent

Doit sur tes plaies poser le plus doux pansement.

 

Le temps m’a dit attends! je te fais la promesse

De ne rien occulter, mais d’apaiser ton cœur

Je ne changerai pas ton vin, en vin de messe

Seule l’âme a pouvoir… receler les trésors

Sublimer la douleur, changer le plomb en or.

 

Si tu choisis un arbre.

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Si tu choisis un arbre à qui confier ta peine

Tu n’auras certes pas de réponse en retour

Pourtant regarde bien dans le creux de ses veines

Sa sève s’est mêlée à tes larmes d’amour.

 

Si tu choisis le ciel à qui confier ta peine

Tu n’auras certes pas de réponse en retour

Pourtant regarde bien les nuages retiennent

En leur cœur une pluie née de larmes d’amour.

 

Si tu choisis la mer à qui confier ta peine

Tu n’auras certes pas de réponse en retour

Pourtant regarde bien dans cette vague pleine

C’est bien le même sel dans tes larmes d’amour.

 

Si tu choisis un homme à qui confier ta peine

Peut-être tu pourras recevoir en retour

Un peu de compassion, juste que le temps vienne

Où tu devras sécher toute larme d’amour.

 

Mais si tu choisis Dieu à qui confier ta peine

Alors regarde en toi la réponse en retour

Dans ton cœur, ciel, mer, arbre et homme se contiennent

Là se forme et se brise toute larme d’amour.

 

Demain.

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Le temps s’écoulera sans le poids des années

Et toutes les saisons auront un goût d’été

Je lirai votre prose et vous direz mes vers

Nous vivrons au pays de Beuve et de Flaubert.

 

La joie, sève du cœur, coulera dans nos veines

Nos corps seront plus forts, nos têtes plus sereines

De nouvelles douceurs inconnues à nos lèvres

Un miel aux mille fleurs pour apaiser nos fièvres.

 

À nos jardins secrets aux communes fragrances

Ces parfums émanés de mêmes espérances

À nos demains rêvés, nos aujourd’huis vécus

Paradis retrouvés d’une enfance perdue.

 

Nos pas soulèveront autres réminiscences

Ces impressions vécues qui fleurent à la conscience

Les gens diront de nous devant cette harmonie

– Ces âmes ont dû s’aimer, ailleurs, dans d’autres vies !

Un jour, ailleurs…

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Si mes plus jolis vers sont pour vous à venir

C’est qu’au fond de mon cœur je les garde à dormir

Jamais cœur ne fut plein d’un tel engorgement

Ressemblant à la mer soudain grossie de vent.

 

Mon rêve de la nuit s’est perdu jusqu’au bord…

Du jour, là où fleurit une herbe frisée d’or

J’ai voulu le garder comme on garde un secret

Morphée m’en a ôté et la porte et la clef.

 

Contrarié l’amour en perd jusqu’au repos

Il erre triste, seul, aux rives du bardo

Entendez-vous la plainte, elle arrive alanguie

Faisant vibrer l’archet de la mélancolie.

 

Si mes plus jolis vers sont pour vous à venir

C’est qu’au fond de mon cœur je les garde à dormir

Peut-être un jour, ailleurs, dans votre paradis

Je vous dirais les vers que je n’ai jamais dits.

 

J’aurais pu…

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J’aurais pu vous aimer promenades en forêts

Vos grands pins, vos cours d’eau, vos feuillus, vos fourrés

J’aurais pu apprécier vos arbres centenaires

Vos cèpes après la pluie surgissant de la terre.

 

J’aurais pu imprégner mon cœur et puis mes sens

Plonger sans retenue dans toutes les essences

Ces odeurs exhalées, différentes, selon…

L’heure de la balade ou du temps, la saison.

 

J’aurais pu à l’avance en ramassant les mûres

Me délecter pensant au goût des confitures

Quand nos vélos suivaient la route des abeilles

Ces chemins ombragés, mouchetés de soleil.

 

Ils sont si naturels ces instants de la vie

Difficile d’accepter qu’un jour ils soient ravis

Tout ce qui nous entoure a le goût de l’absence

D’hier et d’aujourd’hui…je fais la différence.