Je crois qu’à le revoir le cœur ne tiendrait pas
Le voir sans le toucher serait trop grand supplice
Et la joie un tourment et le tourment délice
À ne pas défaillir le jeu devient combat.
Mieux vaut le souvenir qui hante les désirs
Retenir la primeur, la fraîcheur d’un sourire
De le savoir si loin et si proche à mon âme
Se consume le feu sans en brûler la flamme.
L’aurore est une grâce à qui sait en cueillir
La candeur de ces fleurs qui résistent à s’ouvrir
Garder vert le printemps, bleu le premier regard
À l’esprit de jeunesse il n’est besoin de fards.
Au creux du lent sommeil les rêves sont légion
Les nuits ne pèsent plus aux corps en pâmoison
J’attendrai du hasard qu’il veuille organiser
Son regard à venir sur le mien se poser.