
L’été
S’invitait…
La lumière
Passe tous les gués
Une hirondelle
Cisaillait
De ses ailes
Le silence
Ne plus penser…
Un absent
A déposé
Son
Omniprésence
À mes pieds
C’était une antienne
Qui perlait
Sa propre lumière.
L’été
S’invitait…
La lumière
Passe tous les gués
Une hirondelle
Cisaillait
De ses ailes
Le silence
Ne plus penser…
Un absent
A déposé
Son
Omniprésence
À mes pieds
C’était une antienne
Qui perlait
Sa propre lumière.
Les cordes du temps
N’en finiront donc pas
De vibrer l’au-delà
Ce qui n’est pas encore
Ne pourra pas mourir
Et notre Amour tu vois
Passe tous les miroirs.
Du tréfonds de l’âme
à la surface un soupir
remontée du manque
Si la vérité te blesse. Remercie la cicatrice qu’elle laissera. À la regarder tu deviendras plus humble.
Par son mouvement
avancer sinon chuter
la vie nous oblige
#haïku
Elle marche…
Elle marche ! comme pour remercier le ciel d’être en vie.
Elle marche et depuis quelques jours sa marche n’est pas un simple avancement, une propension à se déplacer.
Elle marche de tout son être, dans un élan qui ne craint pas la fatigue.
Elle marche et, se faisant, elle ne regarde pas seulement ce qui lui tombe sous les yeux, elle voit ce qu’elle n’avait jamais su regarder.
En ce mois de juillet la ville est calme, et chez elle aussi c’est le grand calme. Elle qui a donné tout son temps pour les autres, pour la première fois de sa vie peut-être, elle peut prendre de ce temps un peu pour elle. Demain, les enfants reviendront et elle sera accaparée à nouveau. Elle pense que c’est tout naturel et cela n’est pas un problème, mais pour l’heure elle découvre sa ville.
Elle marche et cette toute nouvelle curiosité lui donne de la joie. L’enfance n’est pas la seule période à l’épanouissement et à l’éveil.
Il aura fallu tous ces derniers événements pour que ses yeux s’ouvrent sur ce que l’habitude avait si bien lissé tout autour d’elle.
Elle marche et il y a du pèlerin dans cette démarche-là. Elle découvre sa ville, des petits détails d’architecture qu’elle n’avait jamais remarqués avant. Les belles maisons anciennes, la beauté des parcs et jardins avec leurs fleurs aux noms extravagants. Elle admire les églises et pour la première fois sans que le but soit d’y entrer seulement pour prier.
Elle marche et s’émerveille et c’est une autre façon de prier. Elle n’analyse pas ce qu’elle est entrain de vivre, ses yeux sont des fenêtres ouvertes sur le monde, et qui donnent sur son âme, claire et pure. Ses yeux sont sans âge parce que l’âme n’a pas d’âge ; c’est aussi simple que cela, le temps ne passe pas sur l’infini.
Peu importe si les choses ont changé ou si c’est son regard à elle qui les transforme. Elle sait que la vie est mouvement.
Elle marche ! comme pour remercier le ciel d’être en vie.
Au mouvement du soir
Quand l’horizon fléchit
Ondoie sur les miroirs
Sa chatoyante moire
Déploie sa toison d’or
Ouvre un corridor
De mica et de feu
Sur l’estran amoureux
Fini et infini
Dans cette apothéose
Abandonnent au rose
La vacuité des choses
À l’étale létal
Son orgie de beauté
Pose enveloppante
Au bleu des agapanthes
Du néant la nuitée.
Esquisse un visage
le temps que dure le rêve
l’amour imagé
Le miroir brisé
multiplie notre mystère
en milliers d’éclats
Patine du temps
quand le passé s’embellit
d’une aura dorée
Du frisson des dunes
germe le pressentiment
des amours secrètes
De l’inattendu
quand cœur et corps vibreront
de même harmonie
Caspar David Friedrich
Dors, dors, mon amour dors, je ne te cherche plus
Déjà loin est l’aurore et vois la nuit venue
À éveiller ton cœur je n’ai plus de raison
Dans la fièvre essuyée s’est perdu le frisson.
*
Puisqu’il faut un adieu pour un nouveau bonjour
Renoncer à ces vœux qui enfantent l’amour
À se perdre en ces lieux de l’éternel retour
Dors, dors, mon amour dors, je ne te cherche plus.
*
Loin de toi mes cheveux prendront couleur d’hiver
Et le vert de mes yeux sans les tiens bleu de mer
Préférera baisser son rideau de lumière
Dors, dors, mon amour dors, je ne te cherche plus.
*
Mon âme abandonnée abandonne à son tour
À implorer la nuit la tienne à son secours.
Je n’ai eu que silence et absence en retour
Dors, dors, mon amour dors, je ne te cherche plus.
Les plus belles pensées
Sont cultivées hors sol
Dans l’entre ciel et terre
D’un lumineux éther
Où toutes les beautés
Sont désirs anoblis.
Sous la vaste coupole
Où étoiles et lucioles
Où humains et divins
Partagent même lumière.
Là fleurent les idées
Sous les tons azurés
Parmi les iridées
Et les roses lauriers
Fleurit le plus altier
Glaïeul de l’esprit.
C’était le matin… je marchais vers toi.
Les premiers rayons obliques du soleil contrastaient avec ce souffle sur mon visage, encore rempli de la fraîcheur de la nuit.
Toi mon grand soleil qui éclaire, mais ne brûle jamais.
Aucune ombre n’est la bienvenue entre toi et moi.
Marcher vers toi c’est toujours comme me rendre à un rendez-vous important. Dans cette avancée corps et esprit tendus de même attente.
L’espace revisité, l’espace comblé, l’espace habité.
La mort effacée.