« Les grandes passions se préparent en de grandes rêveries. » G. Bachelard.
La poétique de la rêverie. Puf.

Les enfants ont cette capacité toute naturelle d’intégrer le rêve au réel. Ainsi s’émancipe leur imagination vers des lointains dont ils sont seuls à connaître les destinations, seuls à en maîtriser les voyages. La pensée magique est un allié précieux chaque fois que le corps et l’esprit ont besoin de franchir des obstacles, de se confronter à la découverte de la réalité, de ce que les grands appellent « la vie ».
Les premières lectures, celles qui contribuent à forger l’ imaginaire, continuent d’alimenter très loin dans l’existence, si on le veut.
S’inventer un père, un frère, un ami… c’est se créer pour la vie le compagnon idéal, qui comble sans savoir, sans besoin de réponse à la question du qui suis-je, d’où je viens, où je vais ?
De ce trop plein de l’imagination coule une sève, un baume sur les blessures, les déceptions, les prises de conscience, et sur la vie qui nous échappe.
Pourquoi ne pas garder ce bien précieux tout au long de la vie ?
La poésie, la musique, la peinture, la littérature, ne sont que rêveries intimes livrées en partage et où chacun peut y puiser ce qu’il cherche.
Le rêve ressemble à cette vague propre à la respiration qui relie le poumon à l’air. Deux réalités distinctes, mais qui ne le savent pas et qui n’ont pas besoin de le savoir pour exister. Ainsi le rêve permet le passage d’un monde à un autre, d’une réalité à une autre, passe les frontières des possibles, les confins de l’immense, jusqu’à l’illimité.
Bercée par votre prose
Sommeiller en vos mots
Rêver que ces propos
Seraient écrits pour moi
Le rêve me dit : Ose !
Un livre est fait pour ça
Passer par tes fenêtres
Pénétrer ton chez toi
S’inviter dans ta tête
Et finir dans tes bras.