
« Je suis jeune il est vrai ; mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. »
Pierre Corneille
L’inné est à la nature humaine ce que l’acquis est à l’humain.
On ne naît pas homme on le devient et les valeurs nous sont transmises d’autant plus avantageusement qu’elles nous sont portées tôt par la société et le microcosme familial.
Si les cartes ne sont pas distribuées de façon juste à tous au départ, nous avons les pièces de notre unique puzzle en main et une vie pour en reconstituer l’image. Là se trouve être la différence entre l’homme et l’animal, outre le langage : la conscience, le jugement et le libre arbitre.
L’intelligence seule nous rend t-elle plus humain ? Si l’on considère l’intelligence du jeune singe à celle du petit enfant nous pouvons en déduire que non. Réduire l’homme à ses propriétés biologiques le rapprocherait, de fait, de l’animal.
C’est le petit supplément d’âme qui fait toute la différence. Le langage serait-il le réceptacle de l’âme humaine, lui qui porte au-delà de la voix la pensée, cette fille de l’esprit.
Ainsi, nos actes et nos paroles nous engagent. Nous sommes ce que nos actes font de nous.
Les actes indignes déshumanisent les hommes quand les actes nobles les humanisent. Chacun a le choix de sa voie.
Il est donné à l’homme la conscience de distinguer le bien du mal, le juste de l’injuste, et de choisir entre la haine et l’amour.
Par la culture, la transmission des valeurs, la conscience du bien et du mal, l’homme a les acquis nécessaires pour croître en humanité.
Si les chiens ne font pas des chats, naître de nature humaine ne fait pas de nous des hommes dignes d’humanité.