L’estran déserté

L’estran est déserté
De ses amours de sable
Figé dans l’ineffable
L’esprit est vagabond
Il erre hors la saison
Les voyez-vous passer
Ces âmes du passé
Ces frêles libellules
Bleuies au crépuscule
L’espace d’un instant
Un arrêt près du banc
Avant que l’océan
Et le ciel ne se fondent
Au seuil d’un nouveau monde
Le cœur est à l’étale
Tangente d’horizon
Sur la nuit qui s’étale
L’été a ses passions
L’automne ses raisons
Sont les amours d’été
Et l’estran déserté.

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De l’indicible

Me revient de lui
Me revient de toi
L’amie de toujours
L’éclat des jours heureux

Sans atteindre hélas
Encore moins recouvrir
La peine immense
Incompressible
De la perte
De l’être cher
Et quand cet être
Est l’enfant
Celui que l’on a chéri
Bien avant sa venue
Et que l’on a tenu
Et bercé sur son cœur
Celui qui dessinait
De sens notre chemin
Sans lequel l’avenir
N’est plus qu’un jour sans fin
Toi ! Amie dans la peine
Sœur dans le chagrin
Je voudrais ôter
De ton cœur ce glaive.

À Danielle.

Avec pour seule attache sa voile bombée d’immense

Au miroir du réel
Mouvant et éphémère
Nos regards floutés.

Choisir…

L’insouciance du jour neuf
Non encore traversé
Par l’épaisseur du temps.

Prendre…

La lumière
Y glisser
Avec pour seule attache
Sa voile
Bombée d’immense
Et d’infini.

Traverser…

Les étendues
Désertées
De mémoire.

Poser…

Sur l’intangible
Ses yeux d’aquarelle
Noyés d’océan.

Appareiller…

Aux berges
Du beau
Terre promise
Ciel épousé.

Glisser encore…

Aux limites des verts et des bleus
Pour ramener au monde
Des plus belles images
Ses éclats oubliés.

Je vous ressens si bien

Je vous ressens si bien se peut-il que mes sens

De votre âme aient volé toute la quintessence ?

Le rêve inachevé porte en lui l’infini

Et vous êtes le soir et l’aube de ma vie

Ainsi en ce moment vous seriez près de moi

Que le ciel ne pourrait me donner plus de joie

Je rêve de matins tout frissonnants de fièvre

Sertis de fous baisers dont vous seriez l’orfèvre

On ne peut négocier au ciel l’inexprimable

L’indicible se mire aux vasques bleues des âmes

Aux ailes des moulins précieux est le vent

Tel le rêve à la vie son souffle tout autant

Comme une vague pleine attendue sur la grève

Comme la fleur saisie par la poussée de sève

Je vous ressens si bien se peut-il que mes sens

De votre âme aient volé toute la quintessence ?

En équilibre sur deux mondes

En équilibre sur deux mondes

Un presque rien qui vagabonde

Imperceptible comme un souffle

Une petite âme s’essouffle

Dans l’ombre dorée de l’été

À l’équinoxe de sa beauté

Du bleu au vert, du cyan au rose

Au ciel c’est la métamorphose

Le corps passe du chaud au froid

Lorsqu’il déserte son beffroi

De tour d’ivoire en voie lactée

Ta voix ne m’a jamais quittée.

Septembre avant son heure

Septembre avant son heure imprègne toute chose

Août n’échappe pas à la métamorphose

Un vélo oublié dans la brume à venir

Et ces jours décomptés où plane ton sourire

Il faudrait substituer son substrat à l’été

Pour d’un instant précieux faire une éternité

Capturer en chemin les essences sauvages

Que libèrent les dunes après la pluie d’orage

Pouvoir en respirer quand l’humeur est morose

Le parfum distillé des embruns et des roses

Le mariage sauvage d’une fleur au salé

Et toutes les mémoires des chaleurs de l’été

Car si rien ne se perd dans les couloirs du temps

C’est dans ton souvenir que je forge un présent

« Les inquiétudes, oublie les inquiétudes !  » Sylvie Germain



Sans attendre, jouir de la douceur du temps.

L’automne a son charme et chaque tranche de vie porte en elle sa propre lumière. Inutile de regarder en arrière ou de se méfier du reflet des miroirs. La vie va comme elle va, et bienheureux celui qui accepte ce qu’elle lui donne, sans rechigner, en laissant le grand ouvert pénétrer son petit espace.

Le dire semble simple, mais le faire…

L’inquiétude est un starter, un révélateur. La menace suffit-elle à réactiver la mémoire émotionnelle ?

J’ai su à ce moment précis que la peur était là, intacte, entière, enracinée dans le corps, gravée dans l’esprit.

 » On identifie les circuits neuronaux qui assurent la mémorisation des souvenirs associés à des émotions telles que la peur. »
Joseph LeDoux.

Les cicatrices invisibles évoluent en profondeur quand les peurs ravivent d’autres peurs, plus anciennes, toujours en mémoire.

Qu’est-ce que c’est bien quand il ne se passe rien…

Et pourtant…

C’est dans le merveilleux que l’amour prend naissance

Le désir suspendu aux lèvres des amants
L’amoureuse qui donne et jamais ne se vend
Les parfums inconnus sont de loin les plus suaves
Le ciel en est pourvu de ces douceurs d’agaves
De natures sauvages et floraisons tardives
Attendant sagement de passer sur la rive
Où le bleu est constant où l’amour est sans armes
Où Agapè se veut venir sécher les larmes
C’est dans le merveilleux que l’amour prend naissance
Je retourne au pays de toutes les essences.