» C’est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d’incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes.
Rien n’est si précieux peut-être qu’on le croit
D’autres viennent. Ils ont le cœur que j’ai moi-même
Ils savent toucher l’herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s’éteignent des voix. «
Louis Aragon
Ce qui ne peut se dire
Finit par peser sur le cœur.
La poésie c’est le murmure du cœur.
Tendez l’oreille et taisez le bruit autour
Peut-être alors vous entendrez ce qui ne se dit pas avec les mots de tous les jours.
Murmure de la feuille au vent.
Poésie pure que ce langage créé par une divinité de la nature.
Nos mots sont des balles lancées sur des murs trop lisses, et qui nous reviennent gonflées d’orgueil et de vide.
Apprendre le langage de la nature, en capter toutes les nuances, les bémols et les dièses, voilà le chant que l’homme aimerait reproduire sans rien perdre des notes qui emplissent l’espace telles de petites trilles échappées d’une flute.
Nous perdons en grandissant la faculté d’émerveillement.
Avant le dire il nous faut réapprendre à regarder, à écouter, et à entendre.
Alors peut-être les mots couleront en douceur comme un bonbon fondant en bouche.
Josette Hersent - Poésies et Photos © 