La joie !

Le souvenir de la joie est encore de la joie.

Est-il nécessaire de tenter la décrire ?

Tant elle est personnelle, secrète au cœur de chacun.
Elle qui embellit le cœur, l’agrandit, l’allège tout en le renforçant.

Comme une caresse sur de la soie froissée.

En déposant cet au-delà des mots où germent les plus purs silences, ne risquerions-nous pas d’en amoindrir la substance ?
D’en décharger la sève nourricière ?

Une tentative entre les lignes, à la marge.
Un sous-entendu, une hésitation…
Complice est la page blanche, vierge, intacte de toute intrusion.
Quelques points en suspens peut-être pour donner du temps au temps, interroger les miroirs.
La page blanche. L’amie, la confidente, celle qui sait et ne dit rien.
Ici seule une petite musique laisse échapper quelques notes.

Pourtant ne pas faire de cette joie un autre tombeau.

Tout ou n’importe quoi pourrait tracer son sillon d’encre, ternir la page, la salir.

Tristesse et malheur trouvent leur support.
Les mots s’invitent, demandent à être déposés. La page finit par absorber un peu de ce cri dans l’écrit.

Mais la joie ! L’immense joie ! L’indescriptible !
Celle qui nous transporte, nous rend plus légère. Qui se montre à nous en habit soleil même les jours de pluie.

Alors sur cette page…
Il faudrait pouvoir mettre du blanc sur du blanc. Trouver les mots qui n’entachent pas, pour que tout reste beau, pur, immaculé.
Pour ne pas se signer autrement qu’à la plume de cygne.

Même si garder la joie, quand elle ne tient pas de notre seule aptitude à l’engendrer, reste un petit miracle.

5 réflexions sur “La joie !

  1. C’est vrai qu’au contraire de la tristesse, la joie ne se raconte pas. Elle est indescriptible comme tu le dis si bien. C’est pareil pour le bonheur, il ne se raconte pas. C’est pour ça que souvent les histoires où rien ne se passe sont tristounettes. A croire qu’il faut avoir de la peine et du malheur pour intéresser. C’est à n’y rien comprendre 😏.

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