
Comme la fleur revêtue de rosée
Être innocent de la joie qu’on transporte
Il faut faire nombreux pas de côté, plusieurs chassés-croisés, pour dans cette mouvance gagner quelques pas de danse.
– Le remonter ?
– Quoi donc ?
– Le temps…
Plus fragile que le rêve, l’instable réalité finit toujours par nous rattraper.
Ces instants uniques que l’on voudrait éternels, ne doivent leur préciosité qu’au fait qu’ils sont éphémères.
Pas le temps de goûter les prémices de la joie, l’exquis de l’instant, que le temps nous les ravit.
Ravissement.
Abandon.
Ravir comme abandonner, ces mots à double sens.
Quoi de plus émouvant que l’abandon dans l’amour, le ravissement éprouvé.
Adélaïde n’en revenait pas : à peine un souffle imprévu avait vaincu ses résistances que le temps plaqua à terre ses illusions.
Ces choses si belles, ces précieuses que l’on voudrait retenir, Adélaïde en gardera le rêve, la présence invisible, le souvenir pour compagnon d’âme.