
Si je n’ai rien vu
rien entendu
rien compris
à ce monde
c’est que j’ai dormi debout
et que mes rêves
voient au-delà
de votre réalité.
*
Le vide me fait rêver, même si son fantasme serait d’être comblé.
Tisser une toile sur la non-présence, en faire un tableau avec ses propres couleurs. Comme on pourrait le faire pour un Dieu, omniprésent dans notre vacuité.
Ne brisez pas cette croyance que je fais mienne, de penser que ceux qui écrivent les plus belles choses sont beaux à l’intérieur.
Qui pourrait me blâmer de dessiner mon propre univers dans le multivers intellectuel qui nous entoure. Un monde où les hommes ressembleraient aux personnages de mes consolations enfantines.
J’aimerais rester en deçà du réel, dans une nostalgie qui n’en finirait pas d’attiser ses mémoires, afin de ne jamais briser le rêve.
Habiter ses rêves
jusqu’à mentir à la vie
finir par y croire
Les mots sans leur mystère sont des corps au tombeau. Gardons le mystère, pas seulement celui des mots, mais aussi des poètes et des écrivains qui les utilisent.
C’est quoi la vraie vie, sinon celle que l’on s’invente. Le mentir-vrai n’est pas un mensonge quand il reconstruit un monde qui nous échappe, celui de l’enfance.
Je ne mets pas seulement un visage sur le poète que je lis, je lui invente aussi une vie.