Tout de bleu recouvert
Sous lavis d’aquarelle
Le jour offre ses lèvres
Au baiser de la nuit
Dans l’unique couleur
Les formes se dispersent
Font corps avec le silence
La campagne indistincte
Se noie au camaïeu
Et l’horizon ressemble
À une mer immense
Jusqu’à l’air traversé
Par le dessein obscur
De la non-existence
Du jour qui se défait
Capuchonnée d’écume
Une vague voyage
Secourue d’innocence
Dans le bleu qui s’abîme
La vie semble en suspens
Quand seul le bleu subsiste
Au bain qui s’extasie
À l’encre du désir.