Le chant de l’éternité

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C’est arrivé au petit matin, juste avant que l’aube ne se dessaisisse de son voile blanchâtre auréolé des mystères de la nuit.

Un chant profond s’éleva des lointains, franchit la porte des maisons et le sommeil des habitants.

Tout fut stoppé. Toute vie perdit son rythme, sa cadence, son souffle même. Les hommes, les animaux, et jusqu’aux végétaux, impactés par l’étrange onde, se retrouvaient comme statufiés, sans que rien ne puisse les libérer du maléfice.

Les hommes furent plongés, de ce fait, dans un sommeil profond à l’instant même de la  phase qui précède l’éveil : quand les neurones s’activent, les corps se réchauffent, quand conscient et inconscient toisent leur force réciproque avant de s’en remettre à l’un ou à l’autre.

Ce matin-là le chant, imperceptible aux oreilles humaines, traversa tout de go les corps tel un point de fuite qui n’aurait d’autre ambition que de s’unir à l’horizon.

Avec le jour qui s’oubliait, les âmes seules portaient encore en elles la plainte de l’aube.

Les choses pourtant, sans autre vie que celle donnée par les mains de l’homme, résistaient. C’est ainsi que pendules, horloges, carillons et autres mécanismes dépourvus de conscience, mais capables d’osciller vers toujours plus d’avenir, rythmaient un temps par ailleurs suspendu.

Sur l’homme, les choses avaient pris le pouvoir, continuant inlassablement à marteler la brièveté de la vie au chant de l’éternité.

 

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